Biographie

Professeur émérite de Sorbonne Université {à l’époque Paris IV} (philosophie des sciences et théorie de la connaissance), membre honoraire de l’Institut universitaire de France, membre de l’Académie des sciences morales et politiques

Repères biographiques

[Mon CV est disponible ici.]

Titulaire de doctorats de mathématiques de Berkeley et de Paris 7, spécialiste de théorie des modèles (une branche de la logique mathématique) pendant la première partie de ma carrière, j’ai enseigné les mathématiques de 1967 à 1989 (sauf de 1969 à 1972, où j’étais à Berkeley) dans différentes universités parisiennes (Orsay, Paris 7, Paris-Nord) avant d’être nommé professeur de philosophie à Lille puis à Nanterre. J’ai occupé de 1999 à 2015 la chaire de philosophie des sciences et théorie de la connaissance à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) — qui constitue aujourd’hui la Faculté des lettres de Sorbonne Université, dont je suis désormais professeur émérite. J’ai été membre senior de l’Institut universitaire de France de 2007 à 2012.

Mes recherches se situent en philosophie des sciences et en philosophie de l’esprit. Un volet se compose de travaux relevant de la philosophie générale des sciences. Un autre, plus important en volume, concerne les fondements des sciences cognitives et leur impact sur la théorie de la connaissance, ainsi que leurs rapports aux sciences sociales. Ils s’étendent ainsi vers l’épistémologie sociale, d’une part, vers la question générale du statut du naturalisme scientifique aujourd’hui d’autre part. Je m’intéresse également à l’application des connaissances scientifiques à différents secteurs d’activité, et plus particulièrement à l’éducation et aux politiques publiques à l’âge numérique. La récente résurgence de l’intelligence artificielle m’a amené à réfléchir sur sa situation présente et ses perspectives, à la lumière de ses origines. Enfin, je suis conduit à réfléchir à l’éthique dans divers domaines : santé et clinique médicale (en collaboration avec Marta Spranzi), sciences cognitives, intelligence artificielle.

Outre les articles de revue et les chapitres d’ouvrages collectifs, je suis l’auteur ou le directeur de quelques ouvrages, dont Introduction aux sciences cognitives (nouvelle édition 2004), Philosophie des sciences (2 vol., l’avec Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin, 2002), La Silhouette de l’humain. Quelle place pour le naturalisme dans le monde d’aujourd’hui ? (2016). La Cognition. Du neurone à la société (collectif co-dirigé avec Thérèse Collins et Catherine Tallon-Baudry, 2018), Intelligence artificielle, intelligence humaine: la double énigme (2023).

Une partie notable (excessive ?) de mon activité professionnelle aura été consacrée à la conception et à la construction de structures d’enseignement et de recherche, certaines fugaces — colloques, congrès, journées d’étude —, d’autres plus durables. C’est ainsi que j’ai participé à la mise en place de structures pour les sciences cognitives, en organisant une décade à Cerisy (1987) dont sont issus l’Introduction aux sciences cognitives et le Groupe de recherche sur la cognition (GRC) que j’ai monté au sein du CREA (Centre de recherche en épistémologie appliquée) de l’Ecole Polytechnique. Le CREA, que j’ai co-dirigé puis brièvement dirigé, a joué un rôle important dans mon itinéraire (1983-1999) et dans celui des sciences cognitives françaises. J’ai animé avec Alain Berthoz pendant une quinzaine d’années à partir de 1985 le réseau « CogniSeine », dont il reste aujourd’hui le Relais d’information sur les sciences de la cognition (RISC). Avec quelques collègues européens, j’ai fondé la Société européenne de philosophie et psychologie (ESPP). Enfin, à l’École normale supérieure j’ai créé en 2001 et dirigé pendant quatre ans le Département d’études cognitives, dont je suis toujours un membre actif. Une composante importante du DEC est l’Institut Jean-Nicod, issu du GRC. J’ai été, aux côtés de Michel Imbert, directeur adjoint du DEA de sciences cognitives, créé en 1990 et co-habilité par l’EHESS, l’École Polytechnique et l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC, anciennement Paris VI, aujourd’hui composante de Sorbonne Université). En 2004 le DEA a cédé la place au master de sciences cognitives (surnommé le « Cogmaster ») que j’ai créé et dirigé, avec Emmanuel Dupoux, sous le triple sceau de l’ENS, de l’EHESS et de l’Université René Descartes (Paris V). En 2006 j’ai fondé Compas, un think tank consacré aux contributions potentielles des sciences cognitives à l’éducation ; cette orientation étant désormais largement représentée dans les instances officielles et dans l’opinion, Compas a mis un terme à ses activités en 2016.

À partir de la fin des années 1990, je me suis consacré en parallèle à créer des structures dans le domaine de la philosophie des sciences et de la connaissance. J’ai fondé en 2002 et dirigé la Société de philosophie des sciences. À Paris IV, après avoir dirigé l’EA Rationalités contemporaines, j’ai fondé en 2013 une nouvelle unité de recherche, « Sciences, normes, décision », devenue l’UMR 8011 « Sciences, normes, démocratie » de Sorbonne Université. Enfin, en matière de formation, après avoir co-dirigé pour Paris IV la spécialité de master LoPhiSS, j’ai été responsable pour Paris IV du LoPhiSC, spécialité de master de philosophie des sciences et de la connaissance co-habilitée avec Paris I (devenu Paris Cité).
Élu fin 2016 à l’Académie des sciences morales et politiques, dans la section de Philosophie, j’ai assumé ou assume dans ce cadre diverses responsabilités : présidence du conseil d’administration de l’Association Philotechnique (2018-2021), membre du jury de la Fondation Cosne-Thiers (2018-2022), membre du jury du prix Louis Cros, membre du prix de la Fondation franco-taïwanaise, membre du conseil scientifique du programme « Science et enseignement » de l’Académie des sciences. J’ai participé ou je participe à différents groupes de travail : « Mondialisation et humanisme », dirigé par la regrettée Mireille Delmas-Marty (clos) ; « Nouvelles technologies et société », dirigé par Jean-François Mattei (clos), « Philosophie des sciences », dirigé par Hervé Zwirn ; « Fin de vie », dirigé par Chantal Delsol. Enfin, j’ai lancé en 2019 le programme d’étude « Technologies émergentes et sagesse collective » (TESaCo), soutenu par la Fondation Simone et Cino Del Duca, qui prendra fin en 2023.